11 OCTOBRE : HAUTE TENSION

Comme sur un miroir kaléidoscopique, Aurore, ton image ondoyante zigzague dans mes prunelles clignotantes. On dirait que le cristal flamboyant de ton front doré emprunte au zénith sa crête vermeille. Pendant que les vibrations magnétiques de ton sourire angélique me plongent dans une hystérie hypnotique, chaque oscillation de ta pendule déverse dans mon cœur tachycardiaque des ondes syncopales. Ma pauvre main qui tentait amoureusement de te toucher le nombril s’est faite électrocuter par ton corps voltaïque et satiné qui a transmis à ma dynamique cognitive ta toute puissance aimantée. Brûlé au centième degré, je n’ai aucune chance de survie. Mais avant de m’euthanasier, pourrais-tu laisser mes doigts dégarnis parcourir subtilement le relief  de tes frondaisons ?

Martin Trésor Momha