12 OCTOBRE : CHÂTIMENT CRUEL
Quel crime abominable ai-je commis pour mériter un châtiment si cruel ? Pourquoi m’enchaînes-tu dans ce camp de concentration ? Pourquoi, Aurore, me livres-tu à un supplice perpétuel ? Puisque mon sort est irrémédiable, condamné à mourir de chagrin, je m’en irai sous les cactus candélabres expier mon forfait au Sahel. À défaut de la chaleur de ton corps scintillant, je me contenterai de l’ardeur gercée des dunes sahéliennes et à défaut de tes tendres baisers, j’embrasserai l’harmattan dont la fougue éolienne, sur mes lèvres enflammées, compensera des éternités de désirs inassouvis. Coupable de t’avoir aimée, le jour du jugement dernier, face à toi et devant les juges souverains, j’obtiendrais peut-être gain de cause, car l’Amour est une heureuse malédiction, un si merveilleux sort que les dieux ont fatalement jeté aux humains, afin qu’ils ne s’enferment pas dans leur onanisme et dans leur égoïsme. Je suis innocemment coupable, Aurore, je t’aime.
Martin Trésor Momha