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SUPPLICE D'AMOUR

6 novembre 2010

31 OCTOBRE : QUÊTE DE LA PERFECTION

 

Danie, depuis que ton rayon a ébloui ma vue, je suis fragilisé par d’effroyables tourments. Je suis inhibé par des souhaits éthérés. Aucun plaisir ne bâillonne mon spleen. Aucun spectacle ne constelle ma conscience. Je n’ai que des soupirs et des sanglots et je vocifère pour exorciser ma douleur. Danie, je suis enchaîné au pied de ta tutelle par les ions de l’Amour, je suis traqué tous azimuts par les démons de la passion, et dans ce cataclysme névrotique, ancré, je récolte les fruits amers du calvaire. Danie, mon angoisse sentimentale correspond au malaise existentiel. Ma psychose libidineuse s’apparente à l’énigme métaphysique. Je suis l’Homme, l’homme déchu, et je traduis dans ma spéculation l’ambition démesurée de l’humanité. Danie, tu es Pureté, Infini, Idéal, onheur... Et moi, pauvre soupirant chimérique, j’aspire virtuellement à ta perfection.

 

 

 

Martin Trésor Momha

 

 

 

 

 

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6 novembre 2010

30 OCTOBRE : AMOUR (IM)POSSIBLE

fid_lit_Danie, je suis altéré par des délires fantasmatiques de mon pauvre cœur qui réclame indéfiniment le soleil de ta clémence. Sur cette pyramide de sables ignés et de tessons caillouteux où j’implore tes auspices providentiels,  mes yeux s’abîment dans le vertige et le mirage . Eblouie par les éclairs de ton astre et brutalement agressée, ma peau tropicale a perdu de sa mélanine. Tout couvert de sombres lueurs, moi qui la porte comme un oripeau saugrenu, je ressemble à une mascotte infernale. Clopinant et errant comme une âme aux gémonies, je traîne sur mon dos gibbeux mes sacoches de pleurs et mes hottes de chagrin. Sur cette plaine solitaire où je m’épanche, le chant palinodique des oiseaux sauvages rythme la langueur de mes convulsions élégiaques. Je me sens seul au monde et pourtant, dans mon cœur où tu nidifies impérialement, la passion que tu m’as injectée a écrit un verbe fatal sur le frontispice de l’univers : Amour (Im)possible.

 

 

Martin Trésor Momha

 

 

 

6 novembre 2010

29 OCTOBRE : MON DERNIER ESPOIR

amourQue me reste-t-il quand j’ai tout perdu ? Quand tous les indicateurs conspirent à ma disgrâce ? Quand mes aspirations se muent en immondes chimères, que me reste-t-il si ce n’est toi ? Danie, je suis assiégé dans tous les azimuts. Mes ennemis, en infécondes situations, transformés, aspirent hélas à me décontenancer. Cherchant dans le bastion de ton cœur un asile, je me suis agrippé sur un Amour profond. Donne-moi la hardiesse de t’aimer, ô Amie, et je vaincrai avec bravoure les tribulations de l’existence. J’ai des rêves fleuris. Le verger auquel j’aspire porte les stigmates de l’espoir. Mon âme est inondée d’un ardent et noble fantasme, qu’un jour, aux fastes du soleil levant, je lirai dans tes douces prunelles les A, B, C du bonheur. Danie, je ne suis pas loin de t’aimer et je ne te détesterai jamais, jusqu’au fond du  sépulcre.

 

Martin Trésor Momha

 

 

 

6 novembre 2010

28 OCTOBRE : ADORATION

contemplationMes mains amples et crédules contemplent l’horizon brumeux. Embués de larmes, mes yeux voraces et verticaux sont rivés sur les cieux vermeils, mes genoux corrodés par l’abrasivité du sol rocailleux attendent infiniment tes oracles, et moi, affûté sur un mât de cocagne, je tisse la toile de pénélope. Aurore, ne me sèvre pas de ton sourire , Aurore, ne me cache pas ta face diurne, n’éclipse pas sur moi ton rayon d’Amour. Je voudrais lire et relire sur ton front merveilleux la syntaxe du bonheur. Avec des soupirs et des éclairs, j’espère… j’espère que dans la futaie de ton cœur, je gaulerai les dattes de la félicité.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

27 OCTOBRE : DELIRES

GUANTANAMODans ce Guantanamo sentimental où tu m’as écroué , Aurore, j’ai obtenu le brevet délirant de « Rêvasseur solitaire ». Amant infortuné englouti dans une étendue étincelante, je me réjouis des nuées et des vortex, je me réjouis des fruits bleus des chimères. Alchimiste du rêve fécond, je porte dans mon sein la bourrasque des désirs inassouvis. Je porte dans mon sein une flambée d’éclairs et de sensations. Voici que soudain m’éreinte une dégradation ineffable. Mon cœur est en érosion, que dis-je ? En éruption passionnelle ! Mon cœur est le cratère  et mes larmes en sont des laves.  Chaque fois que je pense à toi, des larmes coulent inextinguiblement comme un ruisseau en crue sur le relief de mes yeux révulsés inondés d’éclairs et de litanies. Regarde ! La nuit est noire de mes soupirs, la lune s’enfle de mon hémorragie. En volutes d’imprécations, mon cri s’envole dans les cieux et s’engouffre dans les eaux cendrées de l’Arve. Immobile et consterné, je m’enfonce dans l’ascèse intellectuelle pour subjuguer l’opium de l’insomnie. Peine vaine, ma voix fulmine dans des ondes cherchant désespérément ton antenne dissoute dans  le tumulte indicible du Florissant.

Martin Trésor Momha

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6 novembre 2010

26 OCTOBRE : TU ME MANQUES

MANQUE

Aurore, ton absence terrible enfonce dans mon cœur son dard de chagrins. Je suis hanté par l’abîme tumultueux qui tisse dans mes nerfs d’étouffantes nodosités. Je suis tourmenté par le vertige qui diffuse dans mes veines ignifugées d’écœurantes sensations. Je suis enivré par des fantasmes qui allument dans mon sein montueux d’inassouvissables désirs. Je suis troublé par la solitude qui ne cesse de me bercer dans ses langues mélancoliques. Dans le silence et l’absence, tu es plus blanche, plus pure,  plus belle, plus douce, plus fine. Tu me manques, Aurore, tu me manques, devine, comme un fumeur zélé sevré de nicotine.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

25 OCTOBRE : TU ES MA BOUSSOLE

boussole2Aurore, voici mon cœur, voici mes bras qui s’ouvrent pour toi. Loin de ton visage, sans lampe, sans boussole, je ne vis que d’illusions et de songes majuscules. Je ne vis que d’insomnies et de désirs mutilés. Il n’y a que la douceur de tes doigts d’ouate qui puisse exorciser mon cœur fané. Il n’y a que l’ivresse de tes tendres baisers qui puisse dérider mon âme crispée.  Il n’y a que la tonalité de tes soupirs excitants qui puisse me revivifier. Aurore, tu as su m’émouvoir, et je n’oublierai à jamais ton style envoûtant. Ta parole est une symphonie idoine aux mélodies célestes. Tu as su m’épingler, et mon incandescent fermente dans sa cage, et mon cœur de cire se dilate aux lueurs de ton charme. Aurore, viens...Viens consteller mon cœur de ton sourire flamboyant. Viens donc, mon Soleil Levant, viens me tatouer la fleur bleue au flanc et me parler de Roméo et de Juliette. Viens occulter le pouls de mon cœur. Viens ! Viens ! Viens ! Tu es le baume sans lequel mon cœur ne s’adoucirait. Tu es l’oasis sans laquelle ma soif ne s’étancherait. Tu es la boussole sans laquelle mon navire louvoierait, tu es, Aurore, la muse  sans laquelle mon génie ne s’éteindrait.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

24 OCTOBRE : CIBLE

CIBLE

Aurore, mes rêves myriades et mes délires confus sont ancrés à ton port vermeil. Le levain de ton silence a fermenté ma thébaïde. Je me nourris de désespoir lactescent. Je me nourris d’espoir fielleux. Nonobstant ton ondoyance, je m’en irai dans tous les azimuts psalmodiant la même mélodie, déclamant le même refrain et répétant religieusement la même rengaine : Aurore, je t’adore, quand bien même le chemin qui mène vers toi est parsemé d’obstacles insurmontables et de murailles blindées. Mais comme un héros des légendes mythologiques, galvanisé par la folle ardeur de ma passion, jusqu’au-boutiste né, grâce à ma sagaie sincère et ma tendresse infinie, je braverai les haies qui circonscrivent ton front ensoleillé et, comme le viril Orphée dans l’empire des ombres, je franchirai triomphalement ta prunelle authentique et immaculée.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

23 OCTOBRE : DANS TA NASSE

NASSEOui, Aurore, je suis tombé dans ta nasse. Humilie-moi, bafoue-moi, je ne suis qu’une loque pitoyable rétamée  par les feux de la passion. Ma passion n’est pas un simulacre, mes pleurs ne sont pas des chimères. La noyade d’un soupirant n’est pas un spectacle hilarant. Je suis un infirme du cœur, je pâtis au fil des heures et je désire un antidote. Alors, Soleil Levant, ne me sèvre pas de ton sourire, j’y trouve bonheur et fierté. Je n'ai point ajouté des pattes au serpent de ma passion, et je n'ajouterai point d'ailes au poisson de ma sincérité. J'aime,  et j'endure mon martyre, je t'aime, Aurore, et j'assume mon masochisme.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

22 OCTOBRE : FAIM DE TOI

faim_de_toiDanie,  j’ai faim, j’ai soif… Je rêve de toi et de l’autre rive de toi-même, comme un pèlerin perdu dans le désert rêve d’une oasis, comme une gorge inapaisée qui aspire à une source impossible. Je m’enivre de vent et de chaleur, boursouflé par des  effuses d’airs moites, je saisis virtuellement le météore de ton parfum qui voltige dans ma loge encensant sur mon odorat  ses constellations d’ambre. Je ne parle pas d’un monde imaginaire, je ne parle pas d’émotions fabuleuses, mon coeur bat la chamade et je respire son haleine. Avec des salves de sensations et le magma de mots passion, j’édifie sur les rives de mes vers la légende de mon supplice. Je t’aime et j’endure mon martyre. Qu’importe la texture des nuages et la menace du cyclone, bravant le temps et l’espace, je marcherai droit vers ton front comme un mage suivant l’étoile boréale. Je parlerai à la nature verte, je parlerai à la mer innocente des soupirs, de l’Amour et de l’émoi. Je chanterai ton nom comme un arbre blessé chantant une rhapsodie végétale, comme une onde mobile planant au dessus des rocher et, aux carrefours constellés des avenues de l’espoir, je planterai en pleurnichant un étendard, y scellant cette épigraphe : Danie, je t’adore.

 

Martin Trésor Momha

 

 

 

6 novembre 2010

21 OCTOBRE : PASSION POISON

passionAie ! La passion me brûle, la passion me dévore, la passion m’empoisonne de ses spasmes lancinants… Aurore, j'aimerais te faire écouter les contorsions d’un soupirant agonisant déchiré par les lames de ton charme. Eh oui, Soleil Levant, depuis que ta sagaie a transpercé mon sein, ma douleur s'accentue vertigineusement. Ma blessure est incurable et mon âme vouée à la damnation. Mon cœur rebelle capturé et ma volupté infinie. Avec un chagrin épineux au fond de l’âme intoxiquée, avec une cicatrice rose au fond du cœur palpitant, je cherche le soleil de ma jeunesse éplorée, et ma bouche souffle des fables fraîches, et les mygales de mes souvenirs tissent des réminiscences extatiques, et mon cri s’envole et se froisse dans le néant, et je lèche mon pouls anxieux, bâillonné par la nuit du silence. Aurore, je subis l’intensité de ton absence, et j’assume mon chagrin épuisant, pareil à un martyr endurant son passionnel calvaire. Cette poignante apoplexie pudique, cette mort lente et foudroyante, seul le fluorescent de ton sourire peut l’exorciser. Oui, l’aurore de ton œil souriant ou le rayon et miel de ton rictus, suffit indéfiniment pour endiguer les ressacs de ma passion vorace.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

20 OCTOBRE : FATALE MALEDICTION

MALEDICTION

Aurore, je traîne sur moi une lourde malédiction d’un godelureau vampé, quêteur d’un bonheur chimérique et courtisant mystérieux d’une Beauté infinie. Promis à une félicité éternelle, sur l’hémistiche fatidique, la déchéance du péché originel a gauchi ma destinée car, j’ai osé convoiter ton fruit défendu et l’énigme de ma condition naît de la césure tragique entre mon ardeur et ta froideur. Si tel est mon destin de chercher sans jamais trouver, je remplirai noblement ma mission et crois-moi, comme Sisyphe et son rocher, tant que mon cœur vibrera, je ne cesserai guère de t’aimer, qu’importent ton agrément et les caprices du sort.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

19 OCTOBRE : PEINDRE TON PORTRAIT

tableauAurore, ton image ensoleillée oscille dans mon œil clos comme une fleur à l’aurore dansant le folklore du vent. Mêlant mes sanglots à des mots, je voudrais sur cette toile immaculée décrire l’intensité de mon feu, je voudrais peindre ta silhouette impériale, permets-moi, ô Soleil Levant, de plonger ma lyre dans la lie de ta beauté diaphane pour magnifier ta jeunesse aux pudeurs étoilées. Oui, ébloui par la magnificence de tes atours irradiants, je conjure les muses endimanchées qui dodelinent dans l’azur. Au prisme de mon regard en pâmoison, tu rayonnes comme l’astre diurne qui éclot à l’aurore sur l’arcade du Levant. Sous la galette zénithale et même dans la transparence des ténèbres, je dessine ton visage souriant. Sur les parois de tempête et sur le sable mouvant du songe, je scelle ton portrait merveilleux et dans l’abîme de ma mémoire, je cristallise ton front vermeil irisé de fards auroraux.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

18 OCTOBRE : POSITIF

positifAurore, Je suis testé positif au syndrome de la passion. La radiographie de ma cage pectorale dévoile une bouillante lésion maligne au fond de mon cœur. Ce sarcome fulgurant d’Amour qui s’est développé dans mon sein depuis le télescopage de nos idiosyncrasies est maintenant à la phase terminale de son déploiement tumoral. Je ressens jusqu’à la dernière terminaison nerveuse des douleurs métastasiques qui vicient mon organisme gangreneux, comme un nœud de vipères. La chimiothérapie masturbatoire que j’ai intellectuellement entreprise pour subjuguer les mortifications lancinantes de mon buste ampoulé n’a aucunement renforcé les défenses immunitaires de mon ego tétanisé, au contraire, elle m’a rendu dépendant de tes lèvres de corail que je ne cesse d’embrasser voluptueusement, dans un cérémonial onirique.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

17 OCTOBRE : ADVERSAIRE REDOUTABLE

f__Aurore, je suis vampirisé par une force transcendantale qui aspire mon énergie, qui émulsionne mon cerveau, qui tourmente ma Raison et tétanise mes articulations sclérosées. Comment puis-je combattre un adversaire que je ne vois pas, un adversaire redoutable qui se dévoile sous les oripeaux d'une fée, qui m’assaille comme un virus, qui me ronge comme une vermine et qui m’assomme comme une massue ? Où trouver les mots adéquats pour décrire ce malaise qui se manifeste en moi comme une fièvre, qui sème en moi le vertige et qui me plonge dans l’insomnie ?

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

16 OCTOBRE : UN MAL INCURABLE

solitudeLes médecins ont fait le diagnostic : Aurore, je suis atteint d’une maladie innommable. Atrocement contaminé par Vénus, ma mort est probable dans un futur proche, car à l’heure actuelle des recherches biomédicales, aucun protocole thérapeutique efficace n’est disponible. Les spasmes et les torsions de mon cœur enflammé par ce virus d’Amour se manifestent symptomatiquement par  une fièvre émotionnelle, un déficit chronique d’anticorps passionnels, une accélération morbide du rythme cardiaque et une dégénérescence des tissus cutanés. Les schémas posologiques et prophylactiques divulgués par des épidémiologistes lors de leur dernier congrès sur « le syndrome auroral », dévoilent la carrure terrifiante d’un germe redoutable dont l’effet virulent est comparable à mille doses d’arsenic. Dans le cœur de l’amant où il loge comme une paramécie venimeuse, ce bacille tyrannique paralyse son hôte et le voue à une mort abominable. Mais un espoir persiste. La pulpe de tes fruits lancéolés et les effluves de ta prunelle centrale  pourraient servir de base à la concoction de l’antidote et du sérum immunisant contre ce mal fulgurant qui me ronge et me tenaille. Aurore, pourrais-tu donc me laisser recueillir de ton corps médicamenteux les zestes moléculaires nécessaires à ma pasteurisation ?

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

15 OCTOBRE : ESPERANCE

esp_ranceJe ressemble piteusement à un bagnard condamné à traîner dans le cachot des boulets de ferrailles de plusieurs tonnes.  Qui pourrait me délivrer de cet enfer noir où chaque jour qui passe me rapproche du précipice, intensifie mon agonie et fait flamboyer sur mon regard blême le spectre du désespoir ? Qui pourrait me donner la recette du sourire et me tendre la perche de l’Amour,  si ce n’est toi, Aurore ? Ce revers du bonheur que tu secrètes, distilles et encenses sur moi, est pire que du venin : il pollue mon âme de ses relents de chagrin, il me fait miroiter le spectre du malheur, il ouvre mes cicatrices encore vives et injecte dans mes nerfs le formol de la dépression. Pourrais-tu me donner un moindre espoir qu’un jour, qu’après avoir ingurgité tant de fiel, je goûterai enfin à la nectarine de tes fruits mûrs ?

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

14 OCTOBRE : CAUCHEMAR

cauchemarAurore, mes nuits tumultueuses et insomniaques sont meublées de monstres vampiriques à l’affût et d’angelots démoniaques. J’aurais bien voulu rêver des scènes d’allégresse, des amants qui se bécotent sur la lisière des vagues, des rendez-vous galants et des étrennes d’Amour. Mais dans cette sombre geôle où tu m’as enchaîné, mes jours sont aussi opaques qu’un soleil ténébreux. Ah ! Aurore, l’enfer étouffant dans lequel tu m’as condamné est une vraie sépulture tintamarresque qui me renvoie crûment l’écho sourd de mes gémissements. Tétanisé par une douleur paralytique, le sang se caille dans mes veines et palpitant, mon pouls qui bat la chamade  provoque en moi des suffocations asphyxiantes, des hoquets sanguinolents et des sanglots asthmatiques. Pourrais-tu plonger délicatement tes lèvres hypocoristiques dans l’eau lustrale de l’Amour et humidifier ma bouche desséchée ?  Pourrais-tu dégager d’un geste florissant le carcan de la solitude qui taraude mon cou par strangulations ? Pourrais-tu donc me tendre le levier d’Archimède et me sortir  de ce trou noir dans lequel je végète ? Si tu me laisses bourgeonner et fleurir dans cette géhenne où la passion m’a enfoui comme une graine vénéneuse, pourrais-je offrir à la face du monde autre fruit que l’amertume ?

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

13 OCTOBRE : LE COUPABLE

COUPABLEAurore, les jurés de ton cœur m’ont déclaré coupable. Oui, coupable d’un acte romantique, coupable d’un fol Amour, coupable de ma sincérité. Le chapelet d’accusations qu’ils ont égrenées en grande instance a écœuré toute l’assise. Oser te déclarer ma flamme est aussi abominable qu’un blasphème, car mes aveux ont tenté de désacraliser ta pureté. Ma tendresse infinie et mon respect, mes pleurs et mes scarifications, n’ont guère ému le procureur de ton sein qui, borné sur sa loi, refuse catégoriquement de m’accorder des circonstances atténuantes. Hier, le verdict est tombé, je suis condamné à l’inquisition, condamné à expier mes forfaits sur le brasier de l’Amour. Vers  le grand bûcher où l’on me conduit, les yeux bandés, je ne cesse de marmonner ma confession devant le bourreau : Aurore, je l’aime.

Martin Trésor Momha

6 novembre 2010

12 OCTOBRE : CHÂTIMENT CRUEL

chatimentQuel crime abominable ai-je commis pour mériter un châtiment  si cruel ? Pourquoi m’enchaînes-tu dans ce camp de concentration ? Pourquoi, Aurore, me livres-tu à un supplice perpétuel ? Puisque mon sort est irrémédiable, condamné à mourir de chagrin, je m’en irai sous les cactus candélabres expier mon forfait au Sahel. À défaut de la chaleur de ton corps scintillant, je me contenterai de l’ardeur gercée des dunes sahéliennes et à défaut de tes tendres baisers, j’embrasserai l’harmattan dont la fougue éolienne, sur mes lèvres enflammées, compensera des éternités de désirs inassouvis. Coupable de t’avoir aimée, le jour du jugement dernier, face à toi et devant les juges souverains, j’obtiendrais peut-être gain de cause, car l’Amour est une heureuse malédiction, un si merveilleux sort que les dieux ont fatalement jeté aux humains, afin qu’ils ne s’enferment pas dans leur onanisme et dans leur égoïsme. Je suis innocemment coupable, Aurore, je t’aime.

Martin Trésor Momha

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