24 OCTOBRE : CIBLE
Aurore, mes rêves myriades et mes délires confus sont ancrés à ton port vermeil. Le levain de ton silence a fermenté ma thébaïde. Je me nourris de désespoir lactescent. Je me nourris d’espoir fielleux. Nonobstant ton ondoyance, je m’en irai dans tous les azimuts psalmodiant la même mélodie, déclamant le même refrain et répétant religieusement la même rengaine : Aurore, je t’adore, quand bien même le chemin qui mène vers toi est parsemé d’obstacles insurmontables et de murailles blindées. Mais comme un héros des légendes mythologiques, galvanisé par la folle ardeur de ma passion, jusqu’au-boutiste né, grâce à ma sagaie sincère et ma tendresse infinie, je braverai les haies qui circonscrivent ton front ensoleillé et, comme le viril Orphée dans l’empire des ombres, je franchirai triomphalement ta prunelle authentique et immaculée.
Martin Trésor Momha