13 OCTOBRE : LE COUPABLE
Aurore, les jurés de ton cœur m’ont déclaré coupable. Oui, coupable d’un acte romantique, coupable d’un fol Amour, coupable de ma sincérité. Le chapelet d’accusations qu’ils ont égrenées en grande instance a écœuré toute l’assise. Oser te déclarer ma flamme est aussi abominable qu’un blasphème, car mes aveux ont tenté de désacraliser ta pureté. Ma tendresse infinie et mon respect, mes pleurs et mes scarifications, n’ont guère ému le procureur de ton sein qui, borné sur sa loi, refuse catégoriquement de m’accorder des circonstances atténuantes. Hier, le verdict est tombé, je suis condamné à l’inquisition, condamné à expier mes forfaits sur le brasier de l’Amour. Vers le grand bûcher où l’on me conduit, les yeux bandés, je ne cesse de marmonner ma confession devant le bourreau : Aurore, je l’aime.